Le curcuma, une plante aux 250 phytonutriments
Le curcuma, une plante aux 250 phytonutriments

Le curcuma, une plante aux 250 phytonutriments

On ne compte plus les milliers de publications médicales sur le curcuma. Aujourd'hui cette plante originaire d’Inde n’est plus seulement un remède de la médecine ayurvédique, elle est aussi plébiscitée par la médecine moderne, et elle est globalement louée pour ses innombrables vertus. On lui compte plus de deux cent cinquante phytonutriments dont la désormais célèbre curcumine qui est le sujet de ces nombreuses études. La recherche scientifique moderne est prometteuse dans la lutte anti-cancer par exemple, car le curcuma semble empêcher la prolifération des cellules cancéreuses. Les études montrent aussi les effets très bénéfiques du curcuma dans le traitement des maladies inflammatoires comme l’arthrite, le lupus et bien d’autres. Et il est particulièrement apprécié dans le soin des troubles de l’appareil digestif, et même en prévention du diabète.

Le curcuma est une plante dont les fleurs roses sont sublimes et dont la racine a la couleur du soleil. Elle est très facile à cultiver, même en pot à la maison, et elle a tendance à se reproduire à foison comme pour nous dire qu’il serait bon d’en faire quelque chose. C’est principalement son rhizome qui est utilisé, d’abord pour sa couleur orange si typique des temples indiens, ensuite pour ses très puissants pouvoirs thérapeutiques. Ils sont innombrables et universels : selon les textes de l’Ayurveda, tout le monde peut et devrait consommer du curcuma au quotidien. La seule contre-indication est sa richesse en oxalate qui favorise les calculs rénaux chez les personnes qui ont cette tendance, et son pouvoir chauffant qui peut stimuler un pitta déjà aggravé. Dans tous les autres cas, il est indiqué de consommer une cuillère à café par jour de curcuma en poudre, ou une cuillère à soupe de curcuma frais.

La qualité principale de « Haridra » (  ), son nom sanskrit qui signifie ‘jaune’, est la chaleur. C’est une plante piquante, comme la plupart des épices, elle a donc la capacité de stimuler le feu digestif. Ses actions principales sont de diminuer Kapha et d’apaiser Vata, elle améliore le teint, elle nettoie les canaux du corps de ce qui a pu s’y accumuler et elle favorise ainsi la circulation, enfin elle élimine les poisons qui viennent de l’industrie. En Ayurveda, ce rhizome de feu est indiqué en priorité dans le traitement des problèmes de peau, démangeaisons, cicatrisation, dans l’élimination des vers, et dans les maladies du système urinaire auquel le diabète appartient. Sa qualité piquante est aussi très efficace pour retrouver l’appétit et traiter les rhumes ou rhinites.

Sur la peau, on l’applique dans une pâte mélangée avec du gel d’aloé vera qu’on peut garder une heure ou toute une nuit. Attention bien sûr à l’énorme pouvoir colorant du curcuma qui transformera vite votre maison en Rishikesh post Holi (ndlr fête indienne célébrée par des jets de poudres colorées) et qui risque de dorer votre peau, ce qui sera plus ou moins agréable selon votre teint. En interne, on consomme le curcuma comme un condiment, séché en poudre ou râpé frais. Ses pouvoirs sont démultipliés lorsqu’il est assemblé à d’autres plantes, particulièrement au poivre et au gingembre. Une excellente recette de massala (mélange d’épices) est une combinaison de curcuma, poivre, gingembre, noix de muscade, cannelle et cardamome. Les vertus du curcuma, comme tous les aliments, sont différentes qu’on le consomme cru ou cuit car la chaleur diminue certains effets et en active d’autres. Par conséquent il est bon de le consommer des deux manières, parfois chauffé, parfois non. Si vous appréciez son goût, vous pouvez l’ajouter dans vos tisanes et jus par exemple. Sinon, en mélange d’épices dans vos plats, il se fera plus discret. 

Il existe aussi les capsules de curcumine, parfois associée à la pipérine, qui promettent une absorption miraculeuse des pouvoirs du curcuma. Seulement, les études récentes ont montré que non seulement il est bien plus bénéfique pour la santé de consommer la plante dans son entièreté, mais aussi il reste toujours plus de vertus dans le curcuma auquel on a retiré la curcumine que dans la curcumine elle-même. L'intelligence de l’univers dépasse la nôtre et le curcuma en est une magnifique démonstration : cette plante si attirante à l’œil recèle mille vertus dont les bienfaits sont révélés par son intégrité et par sa communion avec les autres plantes. Le curcuma est un remède pour le corps et une philosophie pour l’esprit.

Lucie João

Praticienne en Ayurveda

www.ayurveda-auquotidien.com

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