Des plantes pour notre ventre
Des plantes pour notre ventre

Des plantes pour notre ventre

Consommer des plantes pour apaiser et réguler nos intestins fait partie des formes les plus instinctives de l'être humain depuis ses origines. En Ayurveda comme dans toutes médecines naturelles, la bonne santé dépend du bon fonctionnement du système digestif.
A l'inverse, des intestins malades engendrent inévitablement une perte de vitalité allant jusqu’à la maladie.
L'héritage de plusieurs générations sur des milliers d'années de soins par les plantes en Ayurveda nous donne un excellent savoir de leurs utilisations.
Petit tour d'horizon de quelques plantes pour prendre soin du système digestif parmi les quelques 3000 références en Ayurveda.

Musta (Cyperus Rotundus)


La racine de Musta est probablement celle travaillant le plus sur la régénération de notre système digestif. Ses propriétés astringentes, rafraîchissantes et amères apaisent les irritations des parois intestinales. Musta est régulièrement nommée dans les préparations ayurvédiques concernant les problèmes du transit comme les ballonnements, les lenteurs digestives, les troubles diarrhéiques, les insuffisances hépatiques.


Musta fait partie de la gamme des rasayanas, les plantes ou préparations ayant des vertus régénératrices pour notre organisme. Cette plante est l'une des meilleures pour rétablir les capacités intestinales d’absorption de nutriments et ainsi régénérer entièrement l’organisme.


Methi, le Fenugrec (Trigonella foenum-graecum)


Les mélanges d’épices dans les cuisines indiennes sont de véritables compositions phytothérapiques. La présence du Fenugrec, ou Methi en sanskrit, en est un parfait exemple. Le Fenugrec participe grandement à protéger la muqueuse intestinale des inflammations gastrites et des acidités. Il a aussi des capacités réparatrices après des troubles intestinaux aigus par un bon nombre d’enzymes et minéraux qu’il contient. Le Fenugrec est un bon allié pour renforcer les fonctions hépatiques. Mais son atout majeur est son action de régulateur des fonctions pancréatique permettant de réguler le taux de glycémie.


Le diabète est un fléau mondial et les pharmaciens modernes n'ont pas manqué d'analyser scrupuleusement cette épice du fait des bienfaits avancés par leurs aînés des médecines ancestrales. Ils y ont trouvé un acide aminé baptisé du doux nom de « 4-hydroxy-isoleucine », acide aminé responsable de la production d'insuline lorsque le taux de sucre devient trop élevé dans le sang.


Tamarin (Tamarindus Indica)


Tamarin vient d’un mot persan "Tamar-I-hind" désignant la datte de l’Inde. Le Tamarin est un arbre qui se développe dans tous les pays tropicaux et connu pour ses vertus médicinales depuis ses racines jusqu’aux feuilles. L’une ou l’autre des parties du Tamarin sont répertoriées dans les médecines traditionnelles pour traiter les douleurs abdominales, la fièvre, les cicatrisations des plaies et même lutter contre le paludisme. C’est essentiellement sont effet laxatif que la pulpe de tamarin préparé en jus est connu et utilisé pour accélérer le rythme digestif et éliminer les déchets stagnants. Les recherches ont aussi isolé un principe amer, le tamarindienal, présent dans la pulpe du fruit ayant une activité antifongique et antibactérienne contre le Candida albicans, Bacillus subtilis, Staphylocoque doré, Escherichia coli.


Traditionnellement le fruit pulpeux est utilisé pour préparer des confitures aigres, des bonbons. Dans la cuisine du sud de l’Inde, le Sambar est une préparation culinaire incontournable accompagnant quasiment tous les plats dont un des ingrédients majeurs est la pulpe de tamarin.


Bilva (Aegle marmelos L.)


Bilva appelé aussi « Bael » est un arbre répandu dans toute l’Inde. Encore une fois toutes les parties de l’arbre ont un intérêt médicinal mais ce sont les fruits qui sont le plus collectés pour les préparations de remèdes. Lorsqu’il est encore vert le fruit renforce les capacités de digestion, dans la terminologie ayurvédique on dit alors qu’il augmente le feu digestif Agni.


Arrivé à maturation le fruit a la propriété de raffermir considérablement les selles par un effet de dessèchement. Pour ce principe, le fruit mûr est utile dans les cas de diarrhée ou de dysenterie. Les analyses modernes montrent que l’Aegle marmelos présente des activités antibactériennes, antivirales, anti-diarrhéiques, gastro-protectrices, anti-colitiques et hépato-protectrices.


Pour la petite histoire l’arbre Bilva a une grande importance pour les hindous qui le nomme « Shiva Druma », l’arbre à Shiva. Ses fruits et ses feuilles sont considérés comme sacrés et donnés en offrandes à la déité. Aussi la déesse Parvati aurait médité sous un arbre Bilva durant trois mille ans avant de s’unir à Shiva.


Triphala


Est-il encore nécessaire de présenter le Triphala tant sa popularité a gagné le monde entier? Triphala est le véritable ambassadeur de la pharmacopée ayurvédique.


Triphala est un mélange de trois fruits Amalaki, Haritaki, Bibhitaki. Cette composition est utilisée autant pour fortifier l’organisme que pour le nettoyer de l’Ama (toxines).


L’une des premières choses amenant au choix du Triphala est son effet de régulateur du transit digestif. Il remédie aux constipations, aux ballonnements et est un des meilleurs détoxifiants des voies intestinales, calme les irritations et les inflammations dues aux déchets stagnants.


Triphala se révèle être un Rasayana (régénérant) de première catégorie. Il contient un bon nombre d’antioxydants et de la vitamine C. Cette formule entretien les tissus organiques en limitant le vieillissement des cellules. Triphala renforce le coeur, le pancréas et réduits les risques de maladies inflammatoire.


Il y a des milliers d’années l’homme n’évaluait pas une plante par ses vitamines et minéraux. Les qualités des plantes pour l’être humain s’énuméraient par les saveurs, les effets de chaleurs ou de refroidissements provoqués dans l’organisme ainsi que les effets perçus après transformations de la plante par la digestion. Il est toujours formidable de voir la science moderne repousser nos doutes et s’associer aux connaissances empiriques des médecines ancestrales pour le bien commun de la santé.


 

Fabien Correch

Praticien et formateur en Ayurveda

www.espace-ayurvedique.fr

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