Les chiffres sont tombés le 28 août 2019. Selon un rapport de la DRESS (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques), service qui dépend du ministère de la santé, 5,2 % des adolescents en France sont obèses. Voici dix ans, ils n’étaient que 3,8 %, ce qui était déjà beaucoup.
En cause, la sédentarité, le temps passé devant les écrans pendant les repas, l’absence de respirations profondes, et surtout la consommation continuelle de sucre. Voici quelques idées suggérées par l’ayurvéda, dans une démarche préventive autant que curative.
1 – Se nourrir avec ses doigts
L’ayurvéda conseille de se nourrir le plus souvent possible avec les doigts. Pas dans les grands restaurants, bien entendu, les maitres d’hôtel vous feraient les gros yeux. Si la plupart des indiens se nourrissent en formant une cuiller avec leur main droite (la pure, l’autre est impure), ce n’est pas par hasard. Il est surtout très intéressant pour l’organisme de commencer à « apprivoiser » les aliments manuellement avant de les ingérer, c’est-à-dire connaitre leur nature, leur texture, et leur température. Ainsi les doigts se transforment-ils – via le cerveau – en agents important du système digestif. Le corps se prépare à assimiler la nourriture, les sucs digestifs et les enzymes nécessaires à la digestion s’activent. Immense avantage supplémentaire, on ressent plus aisément la satiété. Consommer ses repas en conscience favorise la perte de poids.
2 - Oublier l’habitude du « petit quatre-heures ! »
Malheureusement, le petit quatre heures consiste le plus souvent en gâteaux secs, en barres chocolatées ou en diverses confiseries: du sucre à tous les coups, des aliments gras souvent, sans oublier la petite canette de soda pour que la dose de sucre soit plus élevée encore. Plus on consomme de sucre, plus en en a envie. Le sucre est pour les jeunes l’équivalent de l’alcool ou de la cigarette à l’âge adulte : une véritable addiction. L’ennui, c’est que le sucre présent dans tant d’aliments est de très mauvaise qualité. Pas très cher de surcroit dans la plupart des grandes surfaces, il s’incruste volontiers dans les cabas des familles en précarité – un aspect important du rapport du ministère de la santé.
Fruits et légumes frais sont inaccessibles pour beaucoup. Dès lors, l’imagination doit prendre le relais, il faut traquer les promotions, courir les marchés à l’heure où les maraichers remballent leur marchandise. Avaler une banane ou une pomme vaudra toujours mieux que bien des « quatre heures ». Cerise sur le gâteau : les articulations, particulièrement sensibles au sucre, seront beaucoup moins douloureuses !
3 - Fermer les yeux une seconde en mastiquant
Une seconde seulement, mais elle est cruciale. Personne ne s’en apercevra. Quand les yeux se ferment une seconde, la bouche et les papilles gustatives deviennent le centre de l’attention. Et là, comme avec les doigts, un véritable ballet s’organise, l’ensemble du système digestif se met en ordre de marche, et l’assimilation des aliments devient un jeu d’enfant. Ah oui, il faut garder son téléphone dans la poche et s’éloigner de tout écran pendant les repas (ils sont hypnotiques). Le jeu en vaut vraiment la chandelle : les kilos arrêtent de s’accumuler.
4 – Savoir ne pas finir son assiette
L’assiette est « finie » dès que l’on ressent la satiété ! Il convient alors de s’arrêter net. Mieux vaut gâcher quelques petits pois ou une sardine à l’huile plutôt que surcharger son estomac : la nature ne nous en a donné qu’un seul pour toute la vie, on a intérêt à le cajoler. L’éternelle menace « Finis ta soupe sinon tu n’auras pas de dessert » est à nuancer ! Si l’on n’a plus faim, se nourrir devient une torture pour le système digestif. Quant au dessert (trop sucré dans la plupart des cas), il n’est absolument pas nécessaire selon l’ayurvéda.
5 - Ne jamais boire glacé
Non ! Ne jamais boire glacé (sauf le Champagne, mais les enfants ne sont pas concernés). Le fond de l’estomac se fige et assimile moins bien les aliments. De surcroit, votre organisme se démène ensuite pour réchauffer le liquide et l’amener à température du corps, soit 37° en moyenne. On ne le sait pas toujours, boire glacé demande une énergie folle à l’organisme. Combien de personnes ressentent fatigue ou anémie… et boivent quand même de l’eau glacée, accroissant ainsi leur mal-être !
6 – Le plaisir de l’exception
Ne soyons pas draconiens. Les menus plaisirs font le sel de la vie. Mais trop c’est trop. L’ayurvéda souligne que les bonnes habitudes alimentaires construisent d’excellentes santés.
Gloutonner des biscuits (ou des sodas glacés) sans arrêt provoquerait caries dentaires et kilos superflus… Dévorer de la viande chaque soir au diner ne tardera pas à perturber la qualité du sommeil. Une ou deux fois par semaine suffisent amplement. Le maitre mot de l’alimentation, c’est l’équilibre.
7 – Faire la tortue à table
Le Lièvre et la tortue est une fable connue de tous. Prendre ses repas à la va-vite est une démarche de lièvre, l’énergie Vata est perturbée. Que ce soit dans l’intimité familiale ou à l’école, la société nous élève au « Dépêche-toi ! »., alors que l’ayurvéda recommande au contraire de jouer les tortues à table. Une bonne mastication ne sera jamais rébarbative, car elle est source de plaisir et de développement physique harmonieux. Recommandons à nos enfants de faire pendant les repas, à la cantine ou à la maison, une course systématique de lenteur. On relève un grand défi en décidant d’être le dernier ou la dernière à sortir de table, cela signifie que l’on s’est nourri en conscience, que l’on a correctement mâché ses aliments, et qu’une digestion sereine s’amorce. De profondes respirations dehors, après la sortie de table, contribueront puissamment à l’assimilation. N’en doutez pas: les enfants… en sont très capables !
Il n’existe pas de solution-miracle unique. C’est l’ensemble de ces mesures qui auront, à la longue un effet bénéfique sur la santé. Le mode de vie préconisé par l’ayurvéda est une excellente façon de prévenir – ou d’effacer – le surpoids. Dès le plus jeune âge, l’obésité n’est pas une fatalité.
Par Eric Bhat, président de l’association Kalaveda