Mieux préparer et traverser la ménopause grâce à l’Ayurveda
Mieux préparer et traverser la ménopause grâce à l’Ayurveda

Mieux préparer et traverser la ménopause grâce à l’Ayurveda

Cet article s’adresse à toutes les femmes !!
En effet, ce n’est pas qu’au moment de l’arrivée de la ménopause et l’apparition de certains de ses symptômes qu’il faudra se poser la question de comment la vivre au mieux.

 

Le mieux serait de prendre conscience dès l’âge de jeune adulte de l’importance de nos habitudes de vie, de nutrition, et de nos pratiques physiques et spirituelles pour notre santé, et tout spécialement en tant que femme, sur la manière dont nous allons vivre toute notre vie de femme, depuis l’apparition des cycles jusqu’à leur cessation et bien au-delà.

La façon dont la ménopause est traitée dans notre société occidentale, tant sur le plan sociétal que médical, est étroitement liée à notre représentation collective de la femme ainsi qu’à la place et à la compréhension de la féminité dans notre société.

La ménopause est souvent assimilée à la perte de la beauté et du sex-appeal et ses prémisses sont souvent accompagnées de l’angoisse de perdre notre statut de « femme belle et sexy ». Vieillir fait peur chez nous, est vu plus comme une déchéance que comme une chance, la mort se rapproche, « les vieux » sont mis à l’écart et leur compagnie peu recherchée.
Dans les sociétés plus traditionnelles les anciens sont vénérés et les valeurs féminines plus reconnues (ce qui ne veut pas dire que les femmes sont toujours traitées comme égales en droits !). Et on remarque que dans ces sociétés, la ménopause est mieux vécue tant sur le plan psychologique que physique, les deux étant étroitement liés.

Il sera fondamental de changer notre regard sur la femme, la féminité et la vieillesse pour mieux vivre la période autour de la ménopause.

Il y a une confusion dans notre société entre être stressé et avoir beaucoup d’énergie. On pense qu’une femme qui arrive à mener de front une belle carrière et une vie familiale est pleine d’énergie et qu’elle réussit sa vie. D’un point de vue ayurvédique cependant, cette femme s’affaiblit et joue avec sa santé. Elle perd son Prana au lieu de veiller à en avoir toujours assez. Elle vit sur ses réserves, jusqu’au jour où celles-ci ne suffisent plus. Les hormones sexuelles ne peuvent alors plus avoir leur effet nourrissant (ou Brimhana, Yin) et tout le système s’affaiblit : les os, la peau, les muscles, les tissus du cerveau…

Photo de femmes de différents âges se donnant la main en souriant

Vision ayurvédique de la ménopause : Ying et Yang - Brimhana et Langhana Rechercher l'équilibre

 

Il s’agit de chercher à maintenir l’équilibre entre les hormones sexuelles et les hormones du stress. Cet aspect est en général ignoré et très important à comprendre.

Les hormones sexuelles féminines (essentiellement œstrogènes et progestérone), produites par les ovaires, sont de nature Brimhana/Yin alors que les hormones du stress (essentiellement adrénaline et cortisol) sont de nature Langhana/Yang. Leur équilibre est à la base de notre santé.

Les œstrogènes servent à lubrifier, nourrir, construire, notamment les caractéristiques féminines (seins, utérus…) mais aussi tout le corps, et même tout l’être.
La progestérone sert à préparer l’utérus pour une éventuelle grossesse et à maintenir la grossesse. Elle est produite dans les ovaires jusqu’après la ménopause, et dans les surrénales. Mais le rôle qui nous intéresse ici est qu’elle sert aussi, soit à stimuler, soit et surtout à contrebalancer l’éventuel excès d’œstrogène. Un excès d’œstrogène entraîne notamment surpoids, léthargie, rétention d’eau, et augmente le risque de cancer de l’utérus ou du sein.

Les hormones du stress (essentiellement adrénaline et cortisol) sont produites par les surrénales et de nature Yang/Langhana. Ce sont les hormones de la survie : fuir ou combattre. Elles fonctionnent ensemble, mais le cortisol met plus de temps à redescendre après un coup de stress. Il a donc une action à long terme dans le corps en cas de stress, de sorte que si nous sommes stressés en permanence, le cortisol devient omniprésent dans le corps en permanence. C’est malheureusement le cas de beaucoup de personnes dans notre société.
Et peut-être le corps n’arrivera-t-il plus au bout d’un moment à produire suffisamment de cortisol. Il a alors la possibilité d’utiliser les hormones sexuelles, et en particulier la progestérone, pour fabriquer plus de cortisol (comme pour les œstrogènes, la progestérone est aussi un précurseur du cortisol).

Le cortisol est avant tout contrebalancé par la DHEA, qui est un précurseur hormonal fabriqué lui aussi dans les surrénales. La DHEA sert à balancer l’excès de cortisol dans le sang. Elle peut être utilisée pour fabriquer des œstrogènes ou de la testostérone. Elle réduit le mauvais cholestérol, augmente la masse musculaire, construit ou répare les protéines, est donc de qualité Brimhana, et équilibre les effets Langhana du cortisol.
D’abord survivre : quoi qu’il arrive, le corps va d’abord faire en sorte que l’organisme survive. Cela veut dire que les hormones de stress passeront en premier en cas d’urgence. La survie d’abord, la reproduction après !

Donc : Plus il y a de stress, et donc de cortisol, Langhana, plus le corps cherchera l’équilibre en puisant dans les hormones sexuelles, Brimhana, et plus les surrénales s’épuiseront.

En résumé : Le problème survient donc lorsque le stress est présent en permanence. Les surrénales doivent alors travailler beaucoup plus pour d’une part fabriquer plus de cortisol, d’autre part refabriquer des hormones sexuelles pour rétablir l’équilibre avec les hormones du stress. Les ovaires et les surrénales s’épuisent. Et lorsque les ovaires cessent de fonctionner, ce qui est naturel lors de la ménopause, les surrénales devraient être en mesure de reprendre leur travail, dans une moindre mesure, puisque les besoins devraient être moindres (plus de procréation).

Il est naturel que les hormones sexuelles diminuent avec l’âge. Le problème, ce n’est pas l’âge. Le problème est lorsqu’un déséquilibre s’est installé depuis longtemps, que les surrénales ont été sur-sollicitées et sont fatiguées, et qu’en plus, il est attendu de la part des femmes de continuer indéfiniment – ou du moins jusqu’à leur retraite - à tenir le rythme infernal qu’elles tiennent déjà depuis des décennies.

L’Ayurveda et le Yoga sont de précieux alliés pour garder, voire rétablir l’équilibre hormonal.

Photo d'une fleur de lotus rose pâle avec des gouttelettes d'eau sur ses pétales.

Rajonivrutti !!!

 

Nommée en Inde RAJONIVRUTTI, la ménopause n’est pas une maladie, ni une tare à cacher, ignorer, mais une nouvelle phase dans la vie d’une femme. Une étape essentielle qui mène la femme vers une autre dimension de la vie, vers une autre version d’elle-même, vers une vision différente des choses, un niveau de conscience plus élevé et un épanouissement. Mais pour cela une prise de conscience et une élévation de celle-ci sont nécessaires.

En tant que phase de la Vie, Rajonivrutti n’est d’ailleurs pas répertorié ni décrit dans les textes ayurvédiques en tant que maladie.

Selon l’Ayurvéda, la ménopause est simplement un tournant dans la vie d’une femme. Une période de réflexion nécessaire. Le rôle de la femme change et la femme se retrouve confrontée à une réflexion sur son identité. Si elle a des enfants, ceux-ci quittent le nid et son identité de mère se trouve bousculée. La femme peut aussi ressentir le besoin de se redéfinir par rapport à sa carrière professionnelle, à la société.

C’est un temps de transition vers une vie moins tournée vers l’extérieur et plus tournée vers l’intérieur.

Symptômes et doshas


En fonction des Doshas en déséquilibre, les symptômes seront différents et pourront donner des indications sur les doshas à traiter en priorité au niveau de la nutrition et de l’hygiène de vie.

Si il y a une prédominance du dosha Vata, les symptômes seront

  • anxiété,
  • insomnie,
  • sautes d’humeur,
  • sécheresse (peau, muqueuse du vagin),
  • frilosité,
  • règles irrégulières,
  • constipation et ballonnements,
  • palpitations,
  • douleurs dans les articulations.

Si le Dosha dominant est Pitta, les symptômes seront principalement

  • colère, irritabilité,
  • bouffées de chaleur,
  • sueurs nocturnes,
  • règles ou saignements vaginaux excessifs,
  • infections des voies urinaires,
  • éruptions cutanées, acné.

Et si Kapha domine, il y aura surtout

  • perte de libido,
  • prise de poids,
  • rétention d’eau,
  • sensations de lourdeur mentale et physique,
  • paresse, léthargie, manque de motivation,
  • infections dues à la prolifération de levures dans le corps,
  • dépression,
  • digestion trop lente, constipation.

Les bouffées de chaleur, un des symptômes prédominants de la ménopause (avec la sécheresse vaginale), sont dues à une accumulation de chaleur couplée à une obstruction des shrotas (canaux) permettant d’évacuer celle-ci, en raison d’une accumulation d’ama (toxines) dans le corps, et donc aussi dans les shrotas. Un traitement clé sera donc d’équilibrer le dosha Pitta et de nettoyer le corps des toxines accumulées (Ama). Cela sera à prendre en compte dans la nutrition et l’hygiène de vie (voir plus loin).

Les 3 piliers de la santé selon l’Ayurveda sont la nutrition, l’hygiène de vie et la pratique du yoga.

Nutrition


Il sera nécessaire, en amont, de manger en fonction des Doshas dominants et de respecter les règles générales de l’Ayurveda concernant la nutrition :

  • alléger la nourriture en diminuant les aliments lourds à digérer tels que les viandes rouges, les fromages et l’alcool ; surtout le soir ! ;
  • le repas principal devrait être celui de midi;
  • privilégier le cuit et le chaud ;
  • préparer le plus possible soi-même sa nourriture ;
  • éviter les aliments raffinés : prendre du sucre complet, du sel non raffiné (type Guérande), des farines complètes… ;
  • choisir des aliments de bonne qualité, frais, de saison, bio si possible ;
  • augmenter la proportion des légumes ;
  • manger des légumineuses, des graines germées ;
  • éviter les desserts en fin de repas et le grignotage entre les repas ;
  • boire de l’eau chaude, le matin au réveil et au long de la journée, entre les repas ;
  • prendre des décoctions d’épices, qui ont un effet nettoyant (par exemple le Yogitea original, en vrac) ;
  • manger tôt et léger le soir (éviter les protéines animales au dîner).

Dinacharya - hygiène de vie

 

  • se coucher et se lever plus tôt : le sommeil est fondamental dans notre santé et a parfois tendance à se détériorer avec l’âge (augmentation du Dosha Vata après 50 ans), il faudra en prendre soin.
  • veiller à une bonne élimination des intestins, le matin au réveil : prendre le temps…
  • utiliser un gratte-langue au lever et boire un grand verre d’eau chaude aideront à restaurer Agni, le feu digestif et à mieux éliminer.
  • faire des cures ayurvédiques, à domicile avec un accompagnement professionnel, chaque année au printemps, ou dans des lieux spécialisés (et au moins une fois un vrai Panchakarma, la grande cure ayurvédique !).
  • l’herbe de la ménopause : prendre du Shatavari, l’Herbe de la femme aux cent maris !! Elle améliore la libido, permet une meilleure lubrification de la paroi vaginale et augmente le niveau d’énergie.
  • il est démontré que faire l’amour régulièrement permet de rester plus jeune et de contrer les effets de la ménopause !

Le yoga, un allié majeur

Photo de femmes de différents âges en train de faire une séance de Yoga.

Il est très important de bouger régulièrement afin de préserver les articulations et d’éviter l’ostéopénie. Le Yoga propose une activité physique respectueuse du corps, même avançant dans l’âge, et a de nombreux autres avantages.

Il sera nécessaire d’adapter le Yoga en fonction des Doshas en excès et selon la constitution.

  • Pour calmer et mieux gérer le stress et favoriser un bon sommeil (excès de Vata), un yoga doux et lent, des relaxations profondes (Yoga Nidra), la pratique régulière de la méditation de pleine conscience, du Pranayama (exercices de respiration) seront très utiles et efficaces.
  • Le Yoga est excellent pour permettre aux glandes endocrines de continuer à fonctionner de manière optimale : les femmes pratiquant le Yoga au moins 2 fois par semaine ont un système hormonal plus performant et vieillissent mieux. Il existe des pratiques ciblées pour améliorer le fonctionnement des diverses glandes et du système hormonal en général.
  • Pour protéger les articulations, les échauffements yogiques de type Pawanmukhtasanas sont souverains.
  • Pour éviter la fonte musculaire et entretenir l’ossature, la pratique de yoga devrait aussi contenir des exercices de renforcement, tels que les postures de guerriers, les triangles ou la chaise, les appuis tels que le guetteur et le chien tête en bas.

En fonction des Doshas dominants, la pratique sera différente, plus lente et régulière en cas d’excès de Vata, douce et fluide, sans aller à fond, en cas de Pitta dominant, rythmée et intense si Kapha est en excès…

Avec le Yoga et l’Ayurveda, nous avons donc à notre disposition des moyens à la fois très anciens et très simples, et tout à fait accessibles, pour reprendre notre bien-être tant physique que psychique en main, pour vivre sereinement la phase de la ménopause et vieillir le mieux possible.

Ces sciences ancestrales venues d’Inde nous offrent la chance de sortir de la logique de la médicalisation à l’excès, de la recherche extérieure du mieux-être, en élevant notre conscience et en augmentant notre niveau d’énergie.

Il n’est jamais trop tard pour commencer !

 

Photo de l'auteure de l'article du Journal de l'Ayurveda : Véronique Demarne

Véronique Demarne

Professeure de Yoga, formée à l'Ayurveda

Email : moksha-center@outlook.com

www.yoga-ayurveda-cevennes.com

Instagram : @vero.demarne | Facebook : @Ninette Moksha (Demarne Véronique)

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