Au travers de cet article, j’ai envie de vous apporter quelques clés de compréhension pour bien différencier une cure ayurvedique et un panchakarma.
Expérience de donner et recevoir
Pour commencer, j’ai envie de vous introduire et vous présenter ces 2 expériences comme une opportunité d’apprendre autrement à donner et recevoir. Choisir de vivre une de ces 2 expériences, c’est se donner à soi, se donner de l’attention, se donner du soin ou dit autrement se donner de l’Amour. C’est aussi apprendre à recevoir. A recevoir un soin inconditionnel, où toutes les personnes autour de nous, nous accompagnent dans un processus intérieur de nettoyage et de reconnexion à ce qu’il se passe en nous. C’est se laisser porter et se laisser guider.
Je vous parle de ça car ces 2 aspects ne sont pas anodins.
Au regard du quotidien, est-il commun de se donner 5, 15, 21 jours en solo pour soi ?
Est-il commun de recevoir autant de soin par une personne extérieure où tout est géré, supervisé, orchestré sur autant de temps ?
Clairement non.
C’est pourquoi, l’aventure d’une cure ou d’un panchakarma commence par cette nouvelle expérience de donner et recevoir ce qui impactera déjà votre vie. Elle vous ouvrira un nouveau regard sur votre manière de vivre, votre rythme et le soin que vous vous accordez au quotidien.
Pour commencer, comment choisir ?
Avant de choisir l’un ou l’autre, il est essentiel de se poser avec soi-même pour faire le point. Et se demander : “Où j’en suis ? Quels sont mes besoins ? Quelles sont mes attentes ?”.
Une occasion pour s’observer et faire le point sur notre vitalité, notre digestion, sur notre environnement de vie, sur notre créativité, notre enthousiasme, sur notre état psycho-émotionnel, sur notre état physique.
A partir de ce bilan global, il est préférable de prendre contact avec un professionnel de l’Ayurveda pour vous faire conseiller et si possible vous faire recommander un lieu.
Quelles sont les principales différences ?
Que ce soit une cure ou un panchakarma, c’est dans les 2 cas un espace de soin de soi.
Les 3 différences principales sont la durée, les procédures de soins et le lieu.
Une cure ayurvedique
Elle dure environ une semaine. Il existe plusieurs types de cures : bien-être, ressourcement, purification douce. Tout dépend de vos besoins, d’où la nécessité de faire le point avant. En fonction du type de cure choisi, les professionnels en charge de la cure définissent un protocole de soins personnalisé et ajusté à vos besoins.
Du fait de cette durée, il est souvent plus simple de réintégrer notre quotidien après une cure et de rester dans une continuité. Il existe de nombreuses propositions de cures ayurvediques en France.
Panchakarma
Il existe 2 types de Panchakarma en Inde, le classique et le keralai.
Le classique tend à se raréfier. On entend surtout parler du keralai.
Pourquoi ? Tout simplement parce que les procédures de purification du panchakarma classique sont bien plus sollicitantes et éprouvantes pour le corps et demande d’avoir une certaine vitalité à la base.
Le keralai propose des procédures de soins et de purifications qui sont plus accessibles et qui correspondent mieux à la vitalité actuelle de nos modes de vie occidentaux.
Il est important de regarder cette notion de panchakarma dans un contexte global. C’est une cure de purification profonde de minimum 3 semaines. Il est écrit qu’après 3 semaines de cure, il est nécessaire de faire 3 semaines de repos.
Il y a donc le même temps de repos que le temps de soins.
Dans nos rythmes de vie actuels, qui a la possibilité de s’offrir 6 semaines off ?!
Il est donc essentiel de prendre en considération notre contexte de vie au retour du panchakarma pour choisir ce qui est le plus adapté en termes de durée et de procédures de soins.
Les must know and do
J’ai eu l’opportunité dans mon parcours d’Ayurveda de travailler en Inde dans une clinique auprès d’un médecin durant plusieurs mois. J’ai assisté au suivi des patients sous la tutelle d’un médecin ayurvedique. J’ai vécu avec les patients et les ai massés tous les jours.
J’ai vu l’évolution de leur état au fil des semaines. Ce qui m’a permis de constater la puissance de ces procédures sur leur état global et en même temps de regarder les limites par rapport à notre culture et nos modes de vie.
Le premier point de limite est celui du suivi. Lorsque l’on fait un panchakarma en Inde, il peut y avoir un premier rendez-vous avec un médecin ayurvédique qui est un Indien. C’est à dire, que sa culture, son mode de vie, son mode relationnel, son environnement, ses habitudes, son rythme… sont extrêmement différents des nôtres. Il va donc vous proposer un ensemble de plantes à prendre avec un ensemble de conseils sans comprendre réellement les enjeux de votre contexte de vie occidentale.
De plus, il est compliqué de par la distance entre les 2 pays et la différence de langage d’être réellement suivi post-cure.
Or c’est le plus important car les effets d’un panchakarma se vivent dans les semaines qui suivent et ils vont beaucoup dépendre de ce que vous allez mettre en place à votre retour.
Le deuxième point de limite est celui de l’aspect psycho-émotionnel. Les Indiens sont pudiques et ne parlent jamais de leurs émotions. A la clinique où je travaillais, il n’y avait pas d’espace de paroles et d’échanges pour accompagner les besoins émotionnels.
Mon mentor le Vaidya français Narendra Das m’a également confirmé ce constat. Or pour nous occidentaux, cet aspect psycho-émotionnel nécessite d’être accompagné.
Notre intellect, notre mental sont très puissants dans notre contexte de vie.
Ils sont d’ailleurs la cause de la majorité de nos déséquilibres. Evidemment, tous les soins et traitements corporels ont un effet sur la clarté du mental, l’apaisement de l’esprit.
Toutefois, tout ce qui remonte durant les soins n’est pas accompagné car ce n’est pas leur culture. Nous autres occidentaux avons besoin de pédagogie. L’idée n’est pas de vouloir tout comprendre, tout analyser, au contraire et pour cela, nous avons besoin de pédagogie et d’échanges verbaux. Ce qui nous permet de mettre du sens sur ce que l’on fait, pourquoi on le fait et donc de nous soutenir dans notre processus de transformation.
C’est pourquoi, je vous recommande vivement de vous faire suivre en parallèle par un professionnel de l’Ayurveda en France en amont et surtout après, post-cure. Une personne en qui vous avez confiance, qui comprend votre culture, votre langage, vos enjeux de vie et qui saura adapter et ajuster les conseils pour que vous puissiez intégrer au mieux les effets et surtout qu’ils puissent durer dans le temps.
Et enfin the question : en france ou en inde ?
Evidemment ça dépend.
Encore une fois, tout va dépendre de vos besoins, de ce que vous désirez accompagner.
Je vous recommande d’en discuter avec votre thérapeute et surtout de prendre contact avec le lieu où vous aimeriez aller avant de prendre une décision, vérifier le professionnalisme d’accompagnement proposé avant de vous engager quelque part.
Au regard de mon expérience, je trouve que par rapport à nos modes de vie occidentaux, il peut être plus bénéfique de vivre une cure ayurvedique de 5 jours au printemps et/ou à l’automne ou au moins une fois par an régulièrement que d’aller 3 semaines en Inde et revenir à fond sans laisser le corps récupérer et se reconstruire.
Rappelez-vous l’Ayurveda prône avant tout la régularité.
Julie Delias
Consultante et enseignante d'Ayurveda et Yoga.
Créatrice de "La Voix de la Présence".
Co-animatrice du Podcast Ayurveda (Instagram : @podcastayurveda)
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